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La formation professionnelle agricole : éléments « historiques » pour une meilleure comprehension

Se former tout au long de sa vie professionnelle est un leitmotiv bien ancré aujourd’hui. Qu’en est-il dans le monde agricole ?

Le début de la formation continue agricole

La formation continue permet à des professionnels, d’actualiser des connaissances ou d’en acquérir de nouvelles sur des thématiques spécifiques, pendant une courte période, dans le but d’augmenter ses chances de réussite en préparant et anticipant l’avenir. Il existe différents types de formation :

  • – La formation diplômante permet l’obtention d’un diplôme d’Etat.
  • – La formation qualifiante permet l’acquisition d’une qualification professionnelle.
  • – La formation personnalisée répond à des besoins d’acquisition et de qualification de compétences spécifiques.
  • – Une remise à niveau est proposée aux professionnels qui souhaitent mettre à jour leurs connaissances.

L’idée d’une formation professionnelle agricole s’est développée principalement dans les années 1960 avec divers types de formation. Dès 1959, elle débute avec la promotion sociale individuelle et la formation des responsables professionnels.

Ces formations peuvent être financées par l’Etat mais aussi par des fonds d’assurance formation (FAF).

Il existe alors 2 FAF :

  • – un FAF pour les exploitants agricoles (FAFEA);
  • – un FAF pour les salariés d’exploitations agricoles (FAFSEA).

Le FAF propose le maintien et le perfectionnement des connaissances en assurant des formations courte durées, de 20 à 120 heures. Ces formations permettent d’accéder à différents niveaux :

  • – Le niveau V aboutit au Brevet professionnel agricole (Les niveaux V et VI mettent la pratique en avant au sein de leur formation).
  • – Le IV au Brevet de technicien agricole.
  • – Le III au Brevet de technicien supérieur.
  • – Et les niveaux II et I au diplôme d’ingénieur.
  • L’essor de la formation professionnelle en agriculture

Au début des années 1970, l’agriculture française doit faire face à la montée de la concurrence, et devenir de plus en plus compétitive. C’est ainsi que la formation professionnelle destinée aux adultes prend un rôle important et devient indispensable. Elle se doit de former des agriculteurs de plus en plus compétents afin de faire face à ces nouveaux défis.

De 1967 à 1978 le nombre de stagiaires a été multiplié par 3. Cependant en 1978, c’est moins de 10 % des agriculteurs qui suivent ces formations. La majorité des personnes ayant recours aux formations sont les enfants des exploitants agricoles ! A cette époque les salariés sont très peu nombreux à se former.

En 1983 a eu lieu un colloque « Enseignement agricole et formation des ruraux » qui a permis de développer davantage la formation professionnelle en France.

Celle-ci est en constante évolution, elle est profondément mutée par les attentes d’ordre sanitaire et environnemental imposé par les consommateurs notamment depuis la « crise de la vache folle » en 1996. En effet, les consommateurs font de plus en plus attention à leur alimentation et ont des attentes vis-à-vis du bien-être animal La formation doit donc s’adapter et évoluer en fonction de ces changements et des nouvelles demandes. Il faut ainsi combiner compétitivité et protection de l’environnement. Les formations proposées aux agriculteurs doivent donc apporter des solutions qui leur permettent de s’adapter aux nouvelles conditions de marché qui ne cessent d’évoluer et qui sont de plus en plus exigeantes.

La démocratisation de la formation professionnelle agricole

En 2001, le FAFEA devient VIVEA (fond pour la formation des entrepreneurs du vivant), de l’union entre les syndicats agricoles et des organisations agricoles. VIVEA propose un important panel de possibilités :

  • – Réaliser et développe la promotion de la formation.
  • – Financer la formation.
  • – Adapter l’offre aux besoins.
  • – Orienter la politique de formation professionnelle continue.
  • – Développer l’innovation et l’expérimentation.

Après le « Grenelle de l’environnement » en 2007, les objectifs liés au développement durable s’accentuent. Les exploitations agricoles sont appelées à être responsable d’un point de vue sociétal et environnemental. L’agriculteur doit encore mieux prendre en compte les effets de son activité sur l’environnement, de son insertion dans les territoires et les demandes sociétales. Ils sont de plus en plus incités à la transparence de leur mode production. Le nombre de formations sur ce thème à augmenter, il a été multiplié par 3 entre 2007 et 2011 et par 9 si on prend en compte le “Certiphyto”.

Justement, en 2009, la détention du Certificat individuel pour l’utilisation des produits phytopharmaceutiques (CIPP), dit “Certiphyto” devient obligatoire pour l’achat et l’application de produits phytosanitaires. Ainsi tous les cinq ans, toutes les personnes susceptibles de se servir, vendre ou conseiller ces produits doivent renouveler leur certificat en se formant ou en passant un test.

De plus, le développement de l’emploi salarié ne cessant d’augmenter, les exploitants agricoles ont intérêt à avoir des salariés mieux formés pour prendre en compte les évolutions techniques et celles de la société mais aussi pour fidéliser les salariés occasionnels.

Les organismes paritaires collecteurs agréés (OPCA) sont des organismes chargés de collecter les fonds de la formation continue et de financer la formation des salariés. Chaque employeur de droit privé est soumis à une obligation de financement de la formation professionnelle continue. La FAFSEA est une OPCA pour les exploitations et entreprises agricoles, elle a pour mission de :

  • – Financer la formation professionnelle continue de salariés.
  • – Assurer la collecte de fonds de la formation professionnelle continue.
  • – Informer et conseiller les entreprises adhérentes sur les formations professionnelles.
  • – Mobiliser les acteurs régionaux et nationaux en faveur de la formation professionnelle continue.

Aujourd’hui les organismes de formation se sont grandement développés, proposant un panel de formation très large afin d’aider les agriculteurs à anticiper et à gérer les mutations présentent dans leur métier. Les sujets clés de formation sont la multiperformance économique, sociale et environnementale des exploitations agricoles. La durée dans le temps des entreprises, la gestion des ressources humaines, l’accompagnement des agriculteurs en difficulté, le développement des formations mixtes digital et la compétitivité font partis des thèmes les plus proposés.

Les formateurs doivent essayer d’anticiper les évolutions à venir pour mieux répondre aux besoins de l’agriculteur et s’adapter à ses demandes, et ainsi apporter les meilleures solutions. Elle permet de se perfectionner dans des domaines très divers tel que le marketing, le management, ou le développement personnel. En effet, de nos jours l’agriculteur, en tant que chef d’entreprise, est polyvalent car le métier nécessite des compétences dans de nombreux domaines (technique, économie, finance, commerce, gestion, social…). La formation collective permet la compréhension d’une situation, l’analyse, le partage et facilite l’anticipation des difficultés à venir pour ainsi rebondir.

La formation professionnelle en quelques chiffres

-VIVEA

Selon VIVEA, le montant total financé par VIVEA et les cofinancements en 2016 est de 58 millions d’euros (2 257 000 heures financées/stagiaires) soit 10 millions de plus qu’en 2015. 590 494 contributeurs sont dénombrés ainsi que 99 800 bénéficiaires de formation. Le nombre de stagiaire compte quant à lui à 155 900 individus. Ainsi, le taux d’accès à la formation en 2016 s’élève à 16,9 %.

-FAFSEA

Le FAFSEA propose 10 700 formations référencées. Il recense 276 800 stagiaires en 2016 soit 13 % de plus qu’en 2015 et dénombre 8,2 millions d’heures financés contre 6,9 l’année précédente soit 17,4 % de plus.

Ainsi les besoins en formation des agriculteurs et de leurs salariés sont de plus en plus importants et variés, comme le confirme la hausse de ces chiffres, ce qui révèlent une véritable augmentation de la demande.

Source :

http://agriculture.gouv.fr/la-formation-professionnelle-continue-des-exploitants-agricoles-0

https://www.cairn.info/revue-pour-2013-3-page-35.htm

http://ecoledespaysans.over-blog.com/2016/03/la-formation-des-jeunes-et-des-adultes-du-secteur-agricole-le-cas-de-la-france-1980.html

http://www.chambres-agriculture.fr/exploitation-agricole/se-former/trouver-une-formation-continue/

https://www.vivea.fr/nous-connaitre/observatoire-de-loffre/

http://www.terresdeurope.net/se-former-en-france-par-la-formation-continue-agriculture.asp

http://www.fnsea.fr/toutes-les-thematiques/l-agriculture-acteur-economique/conjoncture/articles/formation-continue-des-besoins-de-plus-en-plus-importants-et-diversifies/

https://www.vivea.fr/wp-content/uploads/2017/06/Rapport-annuel-VIVEA-Chiffres-cles-2016.pdf

https://fr.wikipedia.org/wiki/Vivea

http://travail-emploi.gouv.fr/ministere/acteurs/partenaires/article/opca-organismes-paritaires-collecteurs-agrees

http://www.fafsea.com/docs/rapport_activite/activite_2016.pdf

 

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