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Cultures De Diversification En France

Cultures de diversification en France

Vous cherchez à diversifier vos cultures mais ne savez laquelle choisir ? Nous avons analysé les avantages en terme de culture et de rendement de plusieurs cultures atypiques pour vous aguiller dans votre choix.

 

La diversification des cultures vient en réponse à de nombreux objectifs : lutter contre les maladies, les ravageurs, les adventices ou encore créer de la valeur ajoutée. C’est un bon moyen de répartir les risques et les nouvelles cultures, implantées parfois à la hâte en replacement d’une culture détruite, peuvent devenir par la suite des éléments intégrés dans la rotation des cultures des exploitations.

L’idée est de créer le plus de valeur ajoutée possible  en répondant aux besoins d’une certain filière, d’un marché local, d’un type de production, commercialisation ou transformation assez alternatif pour se démarquer. Cela se réfléchit à l’échelle d’un territoire précis aussi bien qu’à l’échelle de l’exploitation agricole. Le but n’est pas de tendre vers l’exotisme à tout prix espérant jouer sur son démarquage dans les filières animales ou son exclusivité régionale. Les filières spécialisées comme la production de semences sont de plus en plus recherchées et rémunératrices. Néanmoins, le choix de cultures peu communes peut résulter d’une décision stratégique impliquant l’acquisition d’un savoir-faire et de références.

Voici ci-dessous une liste de 6 cultures, encore assez peu communes en France, à laquelle vous devriez jeter un coup d’œil !

Le sarrasin

Aussi appelé blé noir, le sarrasin connait depuis quelques années un nouveau souffle et non pas seulement en Bretagne oùil est le mieux valorisé, mais dans tout le pays. Originaire d’Asie, elle fait partie des polygonacées et est une culture à fort taux d’adaptation et convenant aux sols acides.

C’est une culture plutôt simple car elle ne nécessite ni insecticide ni désherbage et peu d’intrants. Il est conseillé de l’arroser un peu à son lancement et de faire attention aux gelées tardives qu’elle craint particulièrement. Couvrant bien le sol, le sarrasin est une culture nettoyante, et elle peut idéalement se mettre en fin de rotation car le blé noir demande peu d’azote.

La récolte se fait entre 90 et 120 jours de mi-septembre à mi-novembre. Avec une moyenne de 1,2 t/ha, son rendement reste assez incertain puisque le sarrasin dépend beaucoup de la météo. Des déconvenues sont alors vite arrivées lors d’aléas climatiques. Aussi, on entend souvent dire que la culture ne donne rien 1 année sur 10.

Enfin, c’est une culture qui peut rapporter beaucoup mais la production mondiale étant élevée, son cours peut fortement varier d’une année sur l’autre.

 

Le houblon

Le houblon est une plante grimpante dont la période de végétation s’étale d’avril à septembre, et sa récolte de fin août pour les “précoces” ou “hâtifs” et jusqu’à fin septembre pour les “tardifs”. Il est mûr lorsque la couleur des premiers cônes passe du vert au vert pâle et la lupuline du jaune clair au jaune orangé. On arrache ensuite la liane puis la dépouille de ses cônes. Une fois nettoyés, les cônes sont séchés afin de leur retirer toute humidité. Après compression des cônes séchés en balles de 50kg, ils peuvent finalement être envoyés directement aux brasseries ou plus généralement à transformer en extrait de houblon.

Des houblonnières voient le jour un peu partout en France et non pas seulement en Alsace, première région productrice française. A l’heure actuelle, l’Allemagne, les États-Unis, la Chine et la République Tchèque restent les 4 principaux producteurs mondiaux mais la France n’est pas en reste puisqu’elle se place 9e en terme de surface cultivée devant des pays bien plus étendus comme l’’Afrique du Sud ou l’Australie. La grande majorité de la production mondiale de houblon est destinée à l’industrie brassicole, mais les propriétés du houblon sont diverses et il commence à être utilisé par les industries pharmaceutiques et cosmétiques ou même dans l’alimentaire pour le thé par exemple.

Avec des prix de vente élevés, de 5 000 à 8 000€ la tonne en conventionnel et quasiment le double en biologique, la demande est bel et bien existante. Son rendement varie de 1,6 à 2,5 tonnes à l’hectare en conventionnel, le houblon possède un fort potentiel économique. En revanche, c’est une culture assez chronophage (environ 250 heures par hectare) et nécessite un lourd investissement initial (on parle d’environ 90 000€ par hectare en région alsacienne).

Sa durée de vie d’une vingtaine d’années en fait une culture pérenne, et une étude de marché doit toujours être réalisée avant de débuter afin de choisir les variétés qui répondront aux besoins de la filière en aval. Sa commercialisation peut s’effectuer auprès d’un large réseau de négociants présents sur tout le territoire ou encore directement auprès des brasseurs. Faites aussi attention à la volatilité de ses prix, annexés sur le marché mondial.

 

Le quinoa

Originaire des Andes, la culture de quinoa se révèle être une alternative intéressante pour s’adapter aux conditions climatiques changeantes. La demande européenne a explosé du fait de son indice glycémique modéré et qu’il soit sans gluten. Beaucoup cherchent à augmenter la part de protéines végétales dans leur alimentation, ce qui a rendu le quinoa à la mode.

En France, la filière se développe à grand pas, les volumes ont doublé depuis un peu moins de 10 ans et environ 40% de ses besoins en quinoa sont couverts par les productions locales. En effet, le climat relativement doux des bassins d’Anjou et du Berry en font un des plus important bassin de production d’Europe.

La culture du quinoa rapporte quasiment 10 fois plus que le blé. De plus, le fait qu’elle résiste bien aux conditions sèches est un atout de taille pour l’avenir étant donné le réchauffement climatique. Un autre avantage de la petite graine est qu’elle s’insère bien dans la rotation des cultures car sa récolte se fait avant celle du blé, ce qui réduit l’utilisation de produits phytosanitaires et limite le risque de maladies et d’adventices. Enfin, les graines cultivées sur le territoire sont sans saponine, la petite pellicule recouvrant les graines et nécessitant un lavage après récolte.

 

Le sorgho grain

Les cultures de sorgho deviennent de plus en plus communes en France et le sorgho n’est plus une culture si atypique que cela étant donné qu’il fut introduit durant les années 1970. Il est cultivé pour ses fleurs femelles appelées cônes et bénéficie aujourd’hui de références techniques fiables permettant une rapide appropriation une fois son apprentissage réalisé.

Les rendements de sorgho s’avèrent plutôt élevés seulement si l’on respecte certaines conditions : choisir la bonne variété, éviter de cultiver sur un sol qui sèche et peu profond mais plutôt choisir de semer en sol réchauffé.

Cependant, le sorgho est plutôt frileux, il se développe principalement dans les régions chaudes. Ailleurs, il peut facilement trouver sa place dans la rotation. En région sèche, bien faire attention à ne pas se fier entièrement à sa dite résistance à la sécheresse. Même s’il demande de faibles quantités d’eau, un stress hydrique lors des stades d’épiaison-floraison peut gravement affecter le rendement de la culture. En sachant que son implantation dans certaines régions est parfois difficile, il est donc indispensable de bien évaluer la nature de ses terres est essentiel avant de s’y lancer. Avec des charges opérationnelles avoisinant les 310€ par hectare, son prix suit à peu près celui du maïs.

Il est vrai que sa culture fonctionne bien dans les régions dans lesquelles il fut historiquement implanté, néanmoins l’on observe une tendance à accompagner les nouveaux producteurs vers cette culture alternative à fort potentiel. Encore sous-estimé à l’échelle nationale, le sorgho peut être utiliser pour l’alimentation humaine et la production d’aliments à bétail. Les surfaces cultivées de sorgho grain ont progressé de 20% en 2020 dans l’Union Européenne.

Le chanvre

Le chanvre est cultivé pour de multiples utilisations, que ce soit pour en faire de l’huile, des matériaux de construction, de la plasturgie, etc. On constate qu’il connaît un essor fulgurant depuis une dizaine d’années. Le chanvre pousse partout, il est tout-terrain, peut se désherber mécaniquement et ne nécessite pas de produits phytosanitaires. Économe en eau et en intrants, il est très peu sensible à la plupart des maladies virales, bactériennes et fongiques.

C’est une culture de printemps et ses semis se font généralement de mi-avril à mi-mai. La réglementation veut que les cultivateurs utilisent des graines du catalogue européen afin d’assurer la traçabilité de la semence. Il est possible de choisir la variété du chanvre en fonction du débouché que l’on recherche. Avant, seule la paille était valorisée alors qu’aujourd’hui, de plus en plus se tournent vers la graine de chanvre qui possède des marges plus élevées. Bien entendu, la récolte est d’autant plus complexe si l’on souhaite récolter les deux à la fois.

La culture de chanvre a un rendement compris entre 8 et 10 q/ha en chènevis pour 8 t/ha de paille. Le prix de vente en conventionnel est de 650€/t pour le chènevis et de 110€/t pour la paille. A noter que la paille n’a pas de valorisation bio, à l’inverse du chènevis allant jusqu’à 1800€/t.

Enfin, la récolte reste l’étape la plus difficile avec la culture de chanvre. Même si elle peut être réalisée avec le matériel de l’exploitation ou des systèmes « faits maison » pour défibrer la paille, il est tout de même préférable de se situer à proximité d’une chanvrière possédant l’équipement adéquat.

Résistante et rustique, cette plante possède d’autres bienfaits écologiques puisqu’elle capture au cours de sa culture une quantité non négligeable de CO2 et sa racine pivotante permet d’améliorer la structure du sous-sol.

Le miscanthus

Le miscanthus apparait sous plusieurs formes puisqu’il en existe une multitude d’espèces. Cette culture pérenne, à la durée de vie d’environ 15 ans, est une vivace herbacée qui forme une touffe que l’on a souvent l’occasion de voir dans les massifs et jardins. Il pousse rapidement sur un large éventail de sols saufs sur les sols caillouteux, de craie ou encore hydromorphes. Étant donné qu’il ne supporte pas bien le stress hydrique, il nécessite une attention particulière lorsque implanté en région sèche. Rustique et résistant, il reste assez simple à cultiver et sans trop de contraintes. Peu demandeur d’intrants, le miscanthus est intéressant d’un point de vue environnemental. De plus, il n’est pas affecté par les maladies, rongeurs ou autres ravageurs.

Son utilisation est multiple : litière animale, paillage, chaufferie, biocarburant, biomasse, etc. La rentabilité dépend alors de la filière dans laquelle le produit sec sera valorisé. Avant de se lancer, nous vous recommandons de bien s’informer sur le marché et ses débouchés potentiels afin de se comparer à la concurrence existante.

Avec un rendement en MS allant de 25t/ha en bonne terre et de 7 à 12 t/ha en conditions moins favorables, il est donc conseiller de l’implanter dans des terres à bon potentiel afin d’éviter des rendements trop variables.

Le sol doit être préparé en profondeur (au moins 15 cm), pour être meuble et aéré, comme pour une culture de pommes de terre, ensuite on plante ses rhizomes au printemps.

Sa récolte, assez chronophage, se fait chaque année et s’effectue en fin d’hiver, entre mi-février et mi-avril, et peut s’apparenter à un chantier de fourrage du fait de ses tiges pouvant atteindre jusqu’à 4m de haut. On ramasse seulement ses tiges lorsque leur taux de matière sèche excède les 80%.

A noter que de nombreuses adventices font leur apparition lors de la première année d’implantation à cause de son démarrage tardif. Mais par la suite, il n’y a plus besoin d’effectuer de désherbage systématique.

 

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