« J’utilise Twitter pour vendre mes céréales » Y Dumont Céréalier en Côte d’Or
Bonjour et bienvenu dans ce nouveau podcast d’AGRFIND. Aujourd’hui, j’ai le plaisir d’interviewer Yohann Dumont qui est agriculteur en Côte-d’or.
Gilles Cavalli : Yohann est-ce que tu peux rapidement te présenter, présenter ton exploitation, s’il te plaît ?
Yohann Dumont : J’ai 40 ans, je suis exploitant agricole à Bèze en Côte-d’Or, à l’Est de Dijon sur une exploitation de 200 hectares, principalement en exploitation céréalière. Je cultive des céréales maïs, des protéagineux types soja, pois et du colza.
Gilles Cavalli : Pour toi, la réussite pour un agriculteur comment se traduit-elle ?
Yohann Dumont : Pouvoir bien vivre de son métier, être bien être intégré dans son environnement socio-économique. Je pense que c’est très important pour un agriculteur de communiquer sur ce qu’il fait vis-à-vis de ses voisins et concitoyens.
Ce n’est pas toujours facile de le faire surtout avec l’actualité aujourd’hui. Le grand public tend à avoir une mauvaise perception des produits phytosanitaires. Je pense qu’un agriculteur qui arrive à expliquer ce qu’il fait dans ses champs et pourquoi il le fait, c’est déjà une part de réussite.
Gilles Cavalli: Pour résumer, selon toi, la réussite concerne tous les aspects liés à l’insertion socio-économique, la communication, et le bien-vivre ensemble.
Yohann Dumont : Exactement.
Gilles Cavalli : Tu m’as expliqué que tu stockais des céréales, les vendais ensuite sur le marché et que pour prendre des décisions de vente tu utilisais Twitter. Ça m’a interpellé. Est-ce que tu peux en dire un peu plus sur la façon dont tu utilises cet outil, cette messagerie instantanée pour t’aider à te décider ?
Yohann Dumont : J’utilise Twitter depuis les débuts de l’existence de cet outil. Au début, je l’ai utilisé pour communiquer avec des collègues qui n’étaient pas nécessairement des voisins. Ensuite, j’échangeais beaucoup sur les techniques utilisées, les moyens de production. Et je me suis vite rendu compte que les comptes Twitter que je suivais se trouvaient essentiellement à l’étranger. Cela m’a permis de prendre un peu d’avance sur des situations climatiques telles qu’un coup de sec ou un coup de pluie aux États-Unis, en Australie ou au Canada ou même sur la mer Noire, l’information sur Twitter circule beaucoup plus vite lorsque ça vient directement d’un collègue étranger que de la presse ou Internet. C’est vrai que Twitter est très pratique pour cela.
Gilles Cavalli : Est-ce que tu as un exemple de position que tu as pris suite à ces informations que tu as eues et qui t’auraient permis de valoriser ta récolte ? Comment ça se concrétise d’année en année ?
Yohann Dumont : L’année dernière, tout le monde a annoncé des récoltes catastrophiques et le 10 Juillet en suivant un peu les informations de ce qu’il se faisait rien qu’en France on a bien vu que la récolte allait être beaucoup mieux que prévu, en particulier en céréales. Cette information m’a permis de prendre des positions pour engager la récolte.
Gilles Cavalli : Est-ce que tu aurais un conseil ou une astuce quant à l’utilisation de Twitter? Des comptes à suivre répartis sur les différents continents, peut-être ?
Yohann Dumont : Sur Twitter, il n’existe pas vraiment de recettes. Cela va dépendre de l’information que l’on va partager. Si l’on n’échange pas de connaissances et que l’on se contente de dire : « bonjour, ça va ? », peu de gens nous suivront. L’astuce c’est de partager des techniques et conseils pour qu’il y ait de plus en plus de comptes qui nous suivent. Puis, après c’est l’effet boule de neige : si l’on est suivi par untel, un autre va nous suivre et ainsi de suite. Le processus est très très rapide.
Gilles Cavalli : En un mot, l’idée c’est : « D’abord, je donne de l’info, je fais savoir que je suis là » puis ça permet dans un second temps de bénéficier d’informations pertinentes.
Yohann Dumont : Ce que je conseille c’est de ne pas suivre 200 ou 300 personnes mais vraiment de se focaliser sur 50 à 60 comptes qui peuvent se révéler utiles. Tout ce qui est inutile, il faut le supprimer, puisque Twitter peut vite devenir n’importe quoi s’il on ne fait pas le tri.
Gilles Cavalli : Donc il faut sélectionner les informations pertinentes, au fur et à mesure.
Yohann Dumont : Oui, il faut uniquement garder les gens qui apportent une plus-value technique significative et qui partagent des informations intéressantes.
Gilles Cavalli : Pour conclure cet échange, je voulais vous poser une question toute bête. Ton rêve d’agriculteur quel est-il?
Yohann Dumont : Mon rêve d’agriculteur ? C’est comme le rêve de tout entrepreneur c’est-à-dire réussir le bon fonctionnement de son entreprise et vivre sereinement de son entreprise. C’est vrai qu’avec des années comme celles qu’on vit dernièrement ce n’est pas facile tous les jours. Il faut parvenir à voir le positif et à continuer à évoluer techniquement, économiquement. Le rêve c’est la réussite, c’est d’être fier du travail accompli, d’avoir réussi son année et toutes les années à venir.
Gilles Cavalli : Très bien. Merci beaucoup, pour ceux qui voudraient suivre Yohann Dumont sur Twitter le compte c’est @y.dumontagri. Merci beaucoup d’avoir écouté ce podcast d’AGRIFIND. C’était Gilles Cavalli qu’interviewait Yohann Dumont, agriculteur céréalier en côte d’or et utilisateur de Twitter pour optimiser la vente de sa récolte de céréale.
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