Résumé de l’introduction et du premier chapitre du livre : « Vers un big bang agricole ? Révolution numérique en agriculture » de Jean-Marie Séronie
Cet article est un résumé de l’introduction et du premier chapitre du livre de l’agroéconomiste indépendant Jean-Marie Séronie : « Vers un big bang agricole ? Révolution numérique en agriculture » paru en septembre 2016 aux éditions France Agricole.
Article 1/4 du résumé du livre…
Avant propos
Tout le monde l’appelait « McCormick »… il portait le même surnom que son père qui a été le premier du village à posséder un tracteur juste à l’après-guerre. « McCormick » père et bien d’autres ont plus ou moins consciemment décidé de changer l’histoire…
Introduction : d’une Renaissance à l’autre…
Il est peu probable que les quelques agriculteurs du XVI siècle aient eu le sentiment d’être des pionniers et de participer à ce que l’on appelle aujourd’hui la renaissance en introduisant du maïs et du houblon dans leur rotation abandonnant ainsi la jachère… de même aujourd’hui un agriculteur utilisant son téléphone intelligent pour suivre son cheptel ou faisant appel au financement participatif pour mettre aux normes son laboratoire de transformation a-t-il le sentiment d’être un précurseur ? Avec le numérique la société dans son ensemble et bien sûr les agriculteurs sont engagés dans ce qui est communément appelé la troisième révolution industrielle.
De nouvelles pratiques …une révolution en cours !
Tu peux facilement tout louer
La multiplication des plateformes de services
En trente ans, l’informatique s’est introduite dans tous les secteurs d’activité : au bureau, à l’usine, à la maison… et à la ferme. Le monde agricole est largement impacté par le numérique.
Les offres des plateformes de services du type « Uber », « Blablacar » ou « « AirBnB » se multiplient et se diversifient à la mesure de l’imagination créatrice des entrepreneurs fondateurs de ces start-up.
Vers une économie du partage
L’identification d’un besoin mal satisfait, le repérage d’une mauvaise qualité de service, l’absence d’offre, une nouvelle opportunité de baisse des coûts ou de simplification initient ces projets. Basées sur les technologies numériques : instantanéité, géolocalisation, paiement en ligne, mobilité mais également évaluation de la prestation (du client vers le prestataire mais également l’inverse) ces initiatives s’appuient sur des modèles économiques radicalement nouveaux et bouleversent en profondeur les modèles établis.
En agriculture, vers une nouvelle vision des équipements
La transportation de ce puissant mouvement dans le monde agricole s’imagine aisément telle cette plateforme d’échange « Wefarmup » qui met en relation des disponibilités en matériel agricole avec des besoins. Elle apporte un complément de revenu aux loueurs, une source d’économie et de flexibilité à ceux qui louent le matériel et procure souplesse, sécurité et transparence aux deux parties.
Si c’est gratuit, la marchandise c’est toi !
La gratuité contre tes données personnelles
Il existe trois logiques économiques différentes derrière les modèles qui nous permettent de communiquer, d’échanger, de stocker ou de partager des fichiers gratuitement :
· Le service minimum est gratuit puis les services payants offrent d’avantage de fonctionnalité.
· Le service gratuit pour les utilisateurs est valorisé auprès d’annonceur via la vente de fichier d’adresses qualifiées.
· En échange de la gratuité d’utilisation, l’entreprise valorise la mine d’information (données personnelles) que nous lui offrons. Ceci permet un marketing personnalisé de la part de ces firmes à notre égard. En quelques sortes nous sommes nous-même la marchandise.
Le numérique débouche sur un marketing précis, il est potentiellement un palliatif à l’isolement et permet d’acheter et vendre sans intermédiaire
Trois types de conséquences pour l’agriculture :
· L’utilisation des réseaux sociaux par les agriculteurs à des fins personnelles et professionnelles ;
· Les organismes agricoles vont certainement utiliser la force du Web et des réseaux sociaux pour densifier leurs liens avec leurs clients ou leurs adhérents en inventant des relations numériques intelligentes et actives au-delà des habituels extranets passifs et administratifs ;
· L’utilisation des données pour créer de la connaissance et de la valeur :
o Bénéficiant aux clients par des services nouveaux et/ou mieux adaptés,
o Au bénéfice de l’entreprise grâce aux économies générées.
Nous partageons les mêmes valeurs : une plateforme pour échanger
La symbiose des locavores et du numérique
Les plateformes numériques ouvrent un créneau nouveau alliant modernité technologique, sentiment de proximité et création de liens sociaux. Des entreprises comme « La Ruche qui dit oui ! » ou « monpotager.com » associent une intermédiation, via Internet, centralisée, efficiente, une organisation humaine de proximité et une communication agréable, riche d’information et de sens. Une connexion directe et vivante entre producteurs et consommateurs voit ainsi le jour.
En agriculture, se financer et vendre sans intermédiaire
La possibilité via des plateformes donnée aux agriculteurs de vendre leurs produits (pas seulement de la vente directe aux consommateurs finaux) et d’acheter leurs approvisionnements se concrétise peu à peu.
Tes voisins finances tes projets
Tes prêteurs deviendront tes premiers clients
Les plateformes de financement participatif (crowdfunding) peuvent contribuer à l’essor d’exploitation agricole via un système de don contre don ou par le recours à un prêt classique mais dont les prêteurs sont des particuliers. Dans ce système c’est « la foule » qui assure la régulation prêtant ou non à un porteur de projet si elle croit en lui !
En agriculture, se financer grâce à son image
L’abondance actuelle de liquidité ouvrira peut-être la porte à des financements directement sur les marchés financiers ou détenue en fonds propres (Equity). L’aspect retour sur investissement sera évidemment présent mais les dimensions « belles histoires à raconter » et sociétale joueront sans doute un rôle prépondérant.
Grâce à tes données, je t’aide à réussir
Centralisation continue de milliards de données
Des automates agissant quasiment sans intervention humaine, des capteurs assurant des mesures en continu, de la géolocalisation permettant un positionnement précis sont les principales ruptures permettant aux « ageekculteurs » d’exercer leur métier. Renforcé par la transmission et le stockage des données permises par le « cloud » ces mécanismes sont conçus et maîtrisés par les grands constructeurs de matériel agricole en culture comme en élevage.
En agriculture, la précision est déjà une réalité
L’informatique permet à la machine de s’auto-réguler en temps réel ; les machines échangent entre elles des informations et optimisent elles-mêmes leur fonctionnement et enfin les données de travail enregistrées sont centralisées par le constructeur.
L’agriculture de précision est déjà une réalité : elle permet des interventions mieux ciblées dans le temps et dans l’espace. Elle est complétée par une approche systémique de l’exploitation agricole appuyant ainsi la transition vers l’agroécologie.
A SUIVRE…
Les quatre chapitres de cet ouvrage font l’objet de quatre articles distincts. Vous pouvez donc lire les autres chapitres en vous référent aux articles correspondants.
Si vous avez appréciez la lecture de cet article ou l’écoute du podcast, vous pouvez les diffuser à la personne à laquelle vous pensez en ce moment.
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